La Royale Apple White, la fille la plus belle de toutes, ne peut attendre que le jour de l'héritage arrive. Ce sera le jour où elle s'engagera et obtiendra sa fin d'heureuse à tout jamais. Pomme empoisonnée, baiser du Prince Charming et diriger un royaume - elle veut tout!
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Tout simplement parfaite
Apple White écarta davantage les rideaux de soie rose afin de laisser entrer ce délicieux soleil.
— Waouh ! Quel temps superbe pour voyager ! S’exclama- t-elle.
Sa chambre grouillait de serviteurs en uniforme blanc, de nains et de gentilles créatures des bois.
Un merle vint se poster devant elle, un chausson rouge dans le bec. La tête penchée, on aurait dit qu’il avait une question à poser.
— Oui, je l’emmène. D’ailleurs, on n’a qu’à mettre toutes mes chaussures dans ma valise
Les écureuils piaillèrent en chœur puis sortirent les chaussures du placard afin d’en remplir la malle ouverte comme s’ils stockaient des noix pour l’hiver.
— Pas les bleues, précisa Apple à un merle de la même couleur installé dans son tiroir à chaussettes. Les blanches, s’il te plaît !
Le MirrorPhone d’Apple joua un air de One Reflection intitulé « You don’t know you’re charming » : elle avait reçu un nouveau Texto. Il venait de Briar Beauty. Apple tapa un message d’une main tout en brossant ses boucles blondes de l’autre. Sa chevelure se coiffait naturellement mais Apple était du genre perfectionniste.
BRIAR : Apple ! Ton arrivée à Ever After High, c’est pour aujourd’hui ou pour demain ?
APPLE : Mon père est en train de préparer la calèche hybride en ce moment même. Je devrais être là dans quelques heures.
BRIAR : Abracool ! J’organise une fête de Rentrée Enchantée. Ça va tout désenchanter !
APPLE : Compte sur moi ! À plume
— Dormeur ! Simplet ! Lança- t-elle à ses nains. Les quatre premières malles sont prêtes. Ça vous dérangerait de les descendre ? Toi, Grincheux : ne fais pas la moue comme ça.
— Je ne m’appelle pas Grincheux, dit Franck en ronchonnant.
— Attention avec cette poignée, Atchoum ! lui conseilla- t-elle avec joie.
— Mon nom, c’est Phil, marmonna Atchoum.
— Petits farceurs ! S’amusa Apple.
Elle leur donna une tape sur la tête qui les fit sourire. Impossible de résister à Apple White !
Les acclamations pénétrèrent par sa fenêtre. Apple sortit sur son balcon et les hourras redoublèrent. Dans la cour, des centaines de villageois – hommes, femmes et enfants – s’étaient rassemblés, portant pour la plupart un tee- shirt I ♥ APPLE.
— Mes chers sujets, vous êtes tout simplement parfaits. Par- faits !
Sur ce, elle jeta des bonbons et des pièces à la foule. Elle en gardait toujours à portée de main dans son panier.
— Non, c’est vous qui êtes parfaite ! rectifia quelqu’un.
Nouveaux hurlements d’adoration. Elle porta une main à son cœur. Il risquait d’éclater tant le monde était merveilleux !
Dans le ciel, des oiseaux déclaraient, sur un long ruban de satin rose dans leurs becs : NOUS VOUS AIMONS, APPLE ! L’HEURE EST VENUE DE VIVRE VOTRE DESTIN !
Destin. Elle entamait son Année de l’Héritage, la première étape dans sa grande aventure. Apple était impatiente de cheminer vers sa Fin Heureuse !
À petites foulées, elle descendit dans la cour où ses parents l’attendaient. Un tableau de famille idéal. Les cheveux noirs de sa mère frisaient sous sa couronne dorée. Son teint était encore blanc comme la neige, sa bouche d’un rouge éclatant. Elle était aussi belle aujourd’hui qu’elle l’était quand un miroir magique l’avait élue la plus belle d’entre toutes.
Le père d’Apple se tenait près de sa femme, une main sur la garde de son épée, toujours paré au combat même si, bien sûr, il ne s’était jamais battu une seule fois. Il était devenu célèbre en tombant amoureux d’une fille comateuse dans un cercueil en verre. Cependant son épée lui conférait un air majestueux.
— C’est une année d’importance royale, commenta la mère d’Apple en l’aidant à monter dans la calèche hybride.
Elle s’exprimait d’une voix haut perchée proche du cri – probablement un effet de toutes ces années où, perdue dans les bois, elle avait vécu avec des écureuils.
— Je suis si fière de toi, poursuivit- elle. Je sais que tu vas devenir une Blanche- Neige parfaite.
Les bonnes, les serviteurs, les gardes et les nains, dans l’immense calèche, approuvèrent à l’unanimité, ce qui fit rougir Apple. Ils connaissaient son dévouement envers ses sujets, le sérieux avec lequel elle avait étudié la Gestion Seigneuriale et tout le temps qu’elle investissait dans sa préparation au statut de reine . . .
— Regardez ses yeux, sa peau, murmura une des bonnes.
— Je croyais cela impossible, répondit un valet, mais elle sera encore plus belle que sa mère.
— Une beauté divine, renchérit un autre domestique. La parfaite Blanche- Neige.
— Enfin, à l’exception de ses cheveux : quel dommage qu’elle soit née blonde.
Apple grimaça.
— Je trouve sa chevelure blonde plus ravissante encore que celle de sa mère.
— Comment cela ? Le conte de fées précise bien que ce sont des cheveux d’ébène.
— Écoutez, peu importe la couleur. Ces yeux, ce nez, ces lèvres, ce profil : elle incarne la beauté !
Apple tourna la tête vers la vitre alors que la calèche hybride démarrait. Était- ce tout ce qu’on voyait en elle : un profil parfait ? Une beauté héritée de sa mère ? Être Blanche- Neige devait impliquer davantage qu’être jolie et avoir des cheveux noirs, non ?
Cette Année de l’Héritage lui appartenait. Son histoire allait commencer. Mais elle ne voulait pas se contenter de prouver qu’elle était assez belle pour devenir reine, brune ou blonde. Elle comptait montrer à tout le monde qu’elle pouvait régner comme telle.
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Tout simplement parfaite
Apple White écarta davantage les rideaux de soie rose afin de laisser entrer ce délicieux soleil.
— Waouh ! Quel temps superbe pour voyager ! S’exclama- t-elle.
Sa chambre grouillait de serviteurs en uniforme blanc, de nains et de gentilles créatures des bois.
Un merle vint se poster devant elle, un chausson rouge dans le bec. La tête penchée, on aurait dit qu’il avait une question à poser.
— Oui, je l’emmène. D’ailleurs, on n’a qu’à mettre toutes mes chaussures dans ma valise
Les écureuils piaillèrent en chœur puis sortirent les chaussures du placard afin d’en remplir la malle ouverte comme s’ils stockaient des noix pour l’hiver.
— Pas les bleues, précisa Apple à un merle de la même couleur installé dans son tiroir à chaussettes. Les blanches, s’il te plaît !
Le MirrorPhone d’Apple joua un air de One Reflection intitulé « You don’t know you’re charming » : elle avait reçu un nouveau Texto. Il venait de Briar Beauty. Apple tapa un message d’une main tout en brossant ses boucles blondes de l’autre. Sa chevelure se coiffait naturellement mais Apple était du genre perfectionniste.
BRIAR : Apple ! Ton arrivée à Ever After High, c’est pour aujourd’hui ou pour demain ?
APPLE : Mon père est en train de préparer la calèche hybride en ce moment même. Je devrais être là dans quelques heures.
BRIAR : Abracool ! J’organise une fête de Rentrée Enchantée. Ça va tout désenchanter !
APPLE : Compte sur moi ! À plume
— Dormeur ! Simplet ! Lança- t-elle à ses nains. Les quatre premières malles sont prêtes. Ça vous dérangerait de les descendre ? Toi, Grincheux : ne fais pas la moue comme ça.
— Je ne m’appelle pas Grincheux, dit Franck en ronchonnant.
— Attention avec cette poignée, Atchoum ! lui conseilla- t-elle avec joie.
— Mon nom, c’est Phil, marmonna Atchoum.
— Petits farceurs ! S’amusa Apple.
Elle leur donna une tape sur la tête qui les fit sourire. Impossible de résister à Apple White !
Les acclamations pénétrèrent par sa fenêtre. Apple sortit sur son balcon et les hourras redoublèrent. Dans la cour, des centaines de villageois – hommes, femmes et enfants – s’étaient rassemblés, portant pour la plupart un tee- shirt I ♥ APPLE.
— Mes chers sujets, vous êtes tout simplement parfaits. Par- faits !
Sur ce, elle jeta des bonbons et des pièces à la foule. Elle en gardait toujours à portée de main dans son panier.
— Non, c’est vous qui êtes parfaite ! rectifia quelqu’un.
Nouveaux hurlements d’adoration. Elle porta une main à son cœur. Il risquait d’éclater tant le monde était merveilleux !
Dans le ciel, des oiseaux déclaraient, sur un long ruban de satin rose dans leurs becs : NOUS VOUS AIMONS, APPLE ! L’HEURE EST VENUE DE VIVRE VOTRE DESTIN !
Destin. Elle entamait son Année de l’Héritage, la première étape dans sa grande aventure. Apple était impatiente de cheminer vers sa Fin Heureuse !
À petites foulées, elle descendit dans la cour où ses parents l’attendaient. Un tableau de famille idéal. Les cheveux noirs de sa mère frisaient sous sa couronne dorée. Son teint était encore blanc comme la neige, sa bouche d’un rouge éclatant. Elle était aussi belle aujourd’hui qu’elle l’était quand un miroir magique l’avait élue la plus belle d’entre toutes.
Le père d’Apple se tenait près de sa femme, une main sur la garde de son épée, toujours paré au combat même si, bien sûr, il ne s’était jamais battu une seule fois. Il était devenu célèbre en tombant amoureux d’une fille comateuse dans un cercueil en verre. Cependant son épée lui conférait un air majestueux.
— C’est une année d’importance royale, commenta la mère d’Apple en l’aidant à monter dans la calèche hybride.
Elle s’exprimait d’une voix haut perchée proche du cri – probablement un effet de toutes ces années où, perdue dans les bois, elle avait vécu avec des écureuils.
— Je suis si fière de toi, poursuivit- elle. Je sais que tu vas devenir une Blanche- Neige parfaite.
Les bonnes, les serviteurs, les gardes et les nains, dans l’immense calèche, approuvèrent à l’unanimité, ce qui fit rougir Apple. Ils connaissaient son dévouement envers ses sujets, le sérieux avec lequel elle avait étudié la Gestion Seigneuriale et tout le temps qu’elle investissait dans sa préparation au statut de reine . . .
— Regardez ses yeux, sa peau, murmura une des bonnes.
— Je croyais cela impossible, répondit un valet, mais elle sera encore plus belle que sa mère.
— Une beauté divine, renchérit un autre domestique. La parfaite Blanche- Neige.
— Enfin, à l’exception de ses cheveux : quel dommage qu’elle soit née blonde.
Apple grimaça.
— Je trouve sa chevelure blonde plus ravissante encore que celle de sa mère.
— Comment cela ? Le conte de fées précise bien que ce sont des cheveux d’ébène.
— Écoutez, peu importe la couleur. Ces yeux, ce nez, ces lèvres, ce profil : elle incarne la beauté !
Apple tourna la tête vers la vitre alors que la calèche hybride démarrait. Était- ce tout ce qu’on voyait en elle : un profil parfait ? Une beauté héritée de sa mère ? Être Blanche- Neige devait impliquer davantage qu’être jolie et avoir des cheveux noirs, non ?
Cette Année de l’Héritage lui appartenait. Son histoire allait commencer. Mais elle ne voulait pas se contenter de prouver qu’elle était assez belle pour devenir reine, brune ou blonde. Elle comptait montrer à tout le monde qu’elle pouvait régner comme telle.